mercredi 28 décembre 2011

Manque flagrant en main-d’œuvre qualifiée dans le BTP et l’Agriculture


Les secteurs du bâtiment (BTP) et de l’Agriculture peinent pour trouver de la main-d’œuvre qualifiée dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Un constat mis en évidence par un représentant du gouvernement lors de sa dernière visite effectuée dans la région depuis peu. Mais ce dernier s’est contenté d’évoquer le problème sans aller au fond de sa pensée. Des chefs de parti, qui ont animé des meetings ces derniers temps au chef-lieu de wilaya, ont abordé le volet lié à la non-disponibilité de la main-d’œuvre, même si leurs discours étaient fortement chargés d’arrières–pensées purement électoraliste.
Quand on consulte les statistiques de la formation professionnelle et on prend connaissance du plan de charge de la wilaya en matière de programmes de logements initiés dans le cadre de la mise en œuvre des différents programmes quinquennaux de développement (Q1 plus de 12 000 unités, Q2 plus de 16 000 et Q3 plus de 20 000), l’on s’aperçoit que les effectifs de stagiaires formés en maçonnerie (sections détachées) dépasse de loin les besoins de la wilaya.
Cette impression générale affichée par des responsables locaux en charge de la formation ou par d’autres autorités est heurtée par la réalité du terrain. Lors de réunions ou de visites de chantiers, des entreprises du bâtiment, à qui il était reproché de ne pas respecter le planning de travail, évoquent le problème de la non-disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée pour les gros œuvres et spécialisée dans les corps d’état secondaires. Même les malfaçons constatées lors des visites d’inspection de représentants du gouvernement sont imputées à cette carence. Et sitôt taquinés par de telles remarques blessantes, les gérants ou chefs de chantiers d’entreprises répliquent en disant : « C’est tout ce que l’on trouve comme main-d’œuvre au niveau local et on nous demande de puiser du potentiel local par le biais du dispositif habilité de l’emploi ». Cette exigence perd de sa crédibilité quand la concrétisation du projet est marquée du sceau de l’urgence et ne doit en aucun cas souffrir pour une telle observation.
Le département de l’Emploi, constatant ce fait in situ, ferme l’œil quand il voit des travailleurs venant d’autres wilayas. Des fois, il n’a pas de marge de manœuvre devant lui pour réagir car les entreprises éprouvent de sérieuses difficultés pour trouver de la main-d’œuvre qualifiée, d’un côté, et surtout celle stable, d’un autre. A titre d’illustration, un entrepreneur, sommé de renforcer son chantier afin de respecter le planning et les délais de réalisation, et craignant les pénalités de retard qui se chiffrent à coup de millions, est allée chercher des ouvriers qualifiés de sa wilaya de résidence.
Son entreprise a mis à leur disposition un bus pour les transporter sur une distance de plus de 100 km.
Lors d’une récente déclaration, et en réponse à une question relative à l’emploi et au chômage, Ahmed Ouyahia avait répondu crûment que des fellahs n’arrivent pas à trouver des travailleurs pour 1500 DA la journée.
Quand on s’adresse aux vignerons ou aux entreprises, ils disent « que c’est la faute aux dispositifs de l’Etat qui ont chamboulé la notion de travail»
Avoir 12.000 DA et ne travailler que quelques heures est-ce que recherche le jeune aujourd’hui ? La terre ne peut être travaillée que par celui qui l’aime, et en premier, les concessionnaires.
L’un d’eux est venu débattre avec nous l’idée d’élargir les aides du Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) aux enfants des fellahs qui travaillent la terre pour permettre à ces derniers d’approfondir leurs connaissances et techniques culturales dans des centres de formation professionnelle, d’une part, et de devenir les hommes de demain en mesure de développer l’agriculture, d’autre part.
B. Belhadri

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